lundi 4 février 2013

New York Stories


New York qui grelotte n'en finit pas de se raconter.
Dans les soirées, chez des amis d'amis, à Brooklyn-la-banlieue ou à Hell's Kitchen, Manhattan, la ville alimente sa machine à histoire.

La vie en cercles
Lisa rédige des articles de communication interne pour une société qui bosse dans la santé. La quarantaine, elle a vécu à Manhattan avant Brooklyn. Elle bosse à domicile, à cause des enfants. "Il y a tant de choses à portée de main, à New York. Mais c'est une illusion." Tant de fêtes, d'événements, de célébrations… très peu vraiment accessibles. "On n'est au courant que si on fait partie de réseaux, le cercle des "modeux", celui de l'édition, celui du spectacle."
C'est d'autant plus vrai qu'ici, peut-être plus qu'ailleurs, l'info circule d'abord sur Internet. Or, tout le monde n'est pas toujours branché sur tout.

"Times Square, c'est Disneyland"
Chez David, l'autre soir, deux "New Yorkais de souche, Américains de 5e génération". Il dit: "On a connu NY dans les années 70…", elle le reprend: "Même dès les années 60", il acquiesce: "Et on a choisi de rester ici quand tout le monde partait. Mes trois frères et sœurs ont quitté la ville. Ils me prenaient pour un fou."
"Evidemment, ce n'est plus le même NY aujourd'hui. Parfois, je ne le reconnais pas. Oui, il y avait des endroits peu sûrs où il valait mieux ne pas se rendre. Times Square était plein de prostituées, mais on rencontrait des gens chaleureux, de l'humanité, on était habitués à vivre avec des personnes de toutes sortes. Aujourd'hui, Times Square, c'est Disneyland."

Brooklyn-Manhattan
Des New Yorkais qui aimaient tant NY qu'ils y ont pris racine. Moyennant quoi, ils ont acheté leur deux-pièces en face de l'université de Columbia il y a trente ans, sans se douter qu'il vaudrait quatre fois son prix, un jour.
Ils ont fait leurs études au Brooklyn College, tout près de Ditmas Park où nous habitons. Il y avait dix "Manhattaniens" dans leurs rangs, ils se sont tout de suite reconnus et ont été repérés immédiatement par les étudiants de Brooklyn: "Vous venez de Manhattan? C'est pour cela que vous parlez si bien! (that's why you're talking so nice!)"A l'époque, dans les années 70, les habitants de Brooklyn ne se rendaient guère en ville, à Manhattan. 

Métamorphoses
Ils gardent de ces années 70 à l'université le souvenir lascif de cours à la discipline élastique, du bus qui les emmenait aux plages, et des bancs sur une promenade de Flatbush. 
Elle rit à l'évocation de la transformation du Lower East Side, une des grandes métamorphoses au sud de Manhattan. Lui revient le quartier pauvre et crasseux qu'elle connut jeune fille, ce carré de la confection où elle descendait du haut de la ville choisir un tissu ou quelque dessous.

Vieux immeubles
"Lower East Side, j'y rendais visite à ma grand-mère. Cela reste pour moi l'odeur des vieux immeubles où les gens vivaient entassés et sans confort. L'odeur de chez ma grand-mère." Charles, ancêtres juifs d'Europe de l'Est, loge maintenant dans l'Upper West Side.

L'avenue qui traverse un building
A l'arrière d'un taxi jaune, soleil franc d'hiver, Tonio et moi vers Chelsea Market en quête d'ingrédients pour son repas à domicile, ce soir. Le taxi, l'action, les projets, l'élan. Park Avenue qui traverse un building à hauteur du 4e ou 5e étage avant de contourner le gratte-ciel de MetLife et de longer Grand Central, la gare, par une bretelle surélevé. Incroyable. Nous là, au quotidien. Une folie douce.

Top Model
Léo a été abordé par un type dans le métro qui cherche des mannequins. C'est la deuxième fois que ça lui arrive. J'ai lu plein d'interviews de cover-girls racontant avoir été repérées parmi les quidams dans une rue de Panam. Ça me paraissait toujours un peu facile, comme débuts. En fait, ça se peut.

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